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Mon cachot bien aimé mon cachot bien aimé, dans ton ombre mouvante mon œil a découvert par mégarde un secret. j’ai dormi des sommeils que le monde ignorait où se noue l'épouvante. tes couloirs ténébreux sont méandres du cœur et leur masse de rêve organise en silence un mécanisme ayant du vers la ressemblance et l'exacte rigueur vous ne saurez jamais de ma sourde détresse que d'étranges beautés que révèle le jour les voyous que j'écoute après leurs mille tours a l'air libre ta nuit laisse couler de mon œil et ma tempe un flot d'encre si lourd qu'elle en fera sortir des étoiles de fleurs comme on le voit d'un tir la plume que j'y trempe j'avance dans un noir liquide des complots informes tout d'abord lentement se précisent. qu'hurlerais-je au secours ? tous mes gestes se brisent et mes cris sont trop beaux vous ne saurez jamais de ma sourde détresse que d'étranges beautés que révèle le jour les voyous que j'écoute après leurs mille tours a l'air libre se pressent. vous ne saurez jamais de ma sourde détresse que d'étranges beautés que révèle le jour les voyous que j'écoute après leurs mille tours a l'air libre se pressent. titre : mon cachot bien aimé groupe : la mathilde textes : jean genet in marche funèbre, ed. gallimard, 1945